Avant toute chose, veuillez bien comprendre que, dans la mesure où on parle ici du huitième tome de ce pavé, il est impossible d’éviter de dévoiler, par-ci par là, des pans entiers de l’intrigue. Je vais toutefois essayer d’éviter de parler du contenu de ce tome, du moins dans la première partie de mon avis.
Morceau d’avis sans spoiler
Après les terribles batailles qui ont ravagé les sept couronnes dans les tomes précédents, celui-ci commence sur un ton plus calme, dans un pays toutefois laissé exsangue par cette terrible guerre civile.
Bien sûr, les différents prétendants au trône n’en restent pas moins concentrés sur leurs différents objectifs, mais leurs forces affaiblies les forcent à éviter, dans la plupart des cas, les grandes confrontations pour faire plus oeuvre de diplomatie et de ruse. Dans ce contexte, et alors que les sauvageons menacent le Mur, la lutte pour le pouvoir continue, au moins aussi âpre que d’habitude. Comme d’habitude, l’écriture de [a:Martin|1077326|J.K. Rowling|http://photo.goodreads.com/authors/1199340861p2/1077326.jpg] m’a emballée. Je trouve en effet que son style sait parfaitement s’adapter aux différents intervenants du récit. Du ton très sombre du récit d’Arya aux descriptions très minutieuses que fait Tyrion du mariage de Joffrey, on sent bien quelles peuvent être les préoccupations de tous ces personnages, ainsi que la vision qu’ils peuvent avoir les uns des autres. De la même manière, j’ai bien ressenti dans ce tome (comme du reste dans les précédents) toute la rudesse de cette vie moyenâgeuse, notamment lorsque Jaime Lannister (dont on ne peut pas dire que ce soit un personnage très positif) voyage vers Port-Réal. Pourtant, quelques détails m’ont parfois chiffoné, comme justement ces trop longues descriptions lors du mariage de Joffrey, ou l’étrange désir de Tyrion de plaire à son épouse. Mais ce ne sont là que des détails face à une intrigue assez inimaginable, que je m’en vais déflorer tout de suite.
Attention aux spoilers à partir d’ici
Donc, comme je le disais, ces défauts ne sont rien. Ils ne sont rien face à ce qu’est capable de faire subir l’auteur à ses personnages. Imaginez plutôt : après 8 tomes(1), il prend quatre de ses personnages principaux, et, tout simplement, les assassine froidement. Bon alors, bien sûr, vous me direz que ce sont là les viscissitudes de l’existence. Mais quand même, quand Arya se fait exploser le crâne d’un coup de hache bien appliqué, j’ai dû m’arrêter de lire cinq minutes pour reprendre mon souffle. Et ça, c’est quand même génial. Non pas qu’il soit fabuleux pour un auteur de trucider allègrement ses personnages, mais plutôt parce que les personnages sont suffisament attachants pour qu’on ressente toute la cruauté de la chose (je ne vais pas en rajouter, mais pour cette pauvre petite Arya, c’est quand même à la limite du sadisme : il pouvait la tuer depuis le tome 3 ou 4, et il a préféré attendre le huitième !).
Conclusion ?
Etant fan de la série, je ne peux donc vous conseiller qu’une chose : ruez-vous dessus sans attendre. Après tout, on en est déja au huitième tome et l’histoire est à des lieues de tout ce que j’ai pu lire auparavant. Les pavés comme la roue du temps ne peuvent rien contre ce genre de littérature qui arrive à produire, dans un format comparable, un récit incomparablement plus prenant.
(1) Soit, à près de 400 pages par volumes, après 3 200 pages pour l’édition de poche