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Robert Charles Wilson: Spin (French language, 2015) 4 stars

One night in October when he was ten years old, Tyler Dupree stood in his …

Review of 'Spin' on 'Goodreads'

5 stars

J'ai rarement lu de livre me laissant, malgré sa qualité, une impression aussi contrastée.
Comme dans [b:Isolation|156786|Isolation|Greg Egan|https://images.gr-assets.com/books/1454771182s/156786.jpg|1270545], le roman commence avec l'isolation de la Terre dans une espèce de globe opaque au reste de l'univers (qui donne le titre de Spin au roman). Et cet événement, qui dans "isolation" servait de toile de fond, est ici le coeur du roman, l'énigme qui met en mouvement l'ensemble des personnages de ce récit.
Et des personnages, il y en a trois : le génie scientifique qui va chercher à comprendre cette barrière par la science, la femme sensible qui va chercher le sens du côté de la religion, et le témoin neutre qui nous sert de narrateur et qui va être au coeur du récit. Autour de ces personnages principaux, des personnages secondaires vont orbiter, chacun décrit avec une économie de moyen, mais une puissance dans les résultats, que j'ai trouvé proprement stupéfiants. En effet, chacun d'entre eux, du chef d'entreprise ambitieux au croyant quasiment mystique, ont malgré leurs défauts une personnalité, un corps qui fait qu'on se prend d'empathie pour eux. Ce qui est très bien.
Très bien, mais pas aussi bien que la manière dont l'auteur noue l'intrigue. Grâce à des allers-retours entre le présent et le passé, il nous montre à la fois comment le spin est déshabillé, comment il s'est assemblé, mais évidement aussi comment il a influencé l'humanité (évidement, ça n'est pas forcément pour le mieux). Et il y a là-dedans un vrai prodige de compréhension, de l'humanité mais aussi de la science qui sous-tend cette construction imaginaire, qui est loin d'être simple (ce qui est un plaisir pour le lecteur un peu connaisseur).
Cela dit, et c'est sans doute le seul point noir de ce roman, toute cette construction sacrément chouette tient trop bien, et pour arriver à une conclusion, l'auteur est obligé de travailler son récit d'une façon assez abrupte, qui le fait nous expliquer cette histoire en cinquante pages. Et c'est pénible ! J'aurais vraiment apprécié qu'il prenne une cinquantaine de pages supplémentaires pour terminer correctement cette histoire.
Heureusement, il y a deux autres tomes dans cette histoire, sur lesquels je vais me précipiter, parce que c'est l'une des meilleures histoires que j'ai lui depuis bien longtemps.