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John Brunner: L'orbite déchiquetée (Paperback, French language, 1995, Denoël) 3 stars

Review of "L'orbite déchiquetée" on 'Goodreads'

3 stars

Dans le cadre de la tétralogie noir, comme le disent les éditeurs, encore un roman d’un optimisme incroyable…

Dans une monde ou la guerre raciale est quasiment une réalité quotidienne, les trafiquants d’armes sont devenus les vrais seigneurs (saigneurs ?) de l’industrie. Grâce à une politique soigneusement menée, une famille règne sur la vente d’armes, et fait tout pour encourager la haine raciale au sein d’un nation américaine qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Dans cette amérique où posséder une arme, et savoir s’en servir, est quasiment un devoir sacré, quelques personnes cherchent quoi ? La vérité, non, la justice, non plus, juste un peu d’espoir, et encore.

Bon, tout ça, c’était pour rappeler au vieux lecteur le contexte. Passons maintenant à ce que j’en ai tiré...et c’est pas bien fameux. Comme avec les trois précédents, [author:Brunner] nous emmène dans un monde où l’espoir n’existe plus vraiment, où la notion de société a totallement disparu et où les contacts humains ne se font que par visiophone (ou plutôt vucom). C’est de plus un monde raciste, ou les blancs et les noirs vivent séparés. Par contre, les chinois, les indiens, les arabes, les esquimaux et les aborigènes, on n’en sait rien. Ce simple état de fait a, je trouve, une valeur assez prophétique. Mais quand on y rajoute la permanence du modèle cowboy du citoyen armé qui participe à des groupes de défense, on atteint vraiment le coeur de l’amérique intemporelle, où, je le rappelle, le droit de porter une arme à feu est constitutionnel. Très franchement, ça fait assez froid dans le dos, sans même que Brunnersoit obligé, comme dans [book:Tous à Zanzibar], par exemple, de rappeler toutes les dix pages des émeutes, des meurtres et que sais-je encore. D’ailleurs, il n’a pas le temps, il a trop à faire avec son intrigue.

L’intrigue est ici le vrai point faible à mon goût. Si on n’a aucun problème à être terrifié par ce monde futur, on est assez peu impliqué par les aventures des héros. Qu’il s’agisse de Flamen, ou de Reedeth, on les sent coincés dans leur bulle, à un point tel que l’action est comme momifiée. C’est peut-être ça qui rend la conclusion si laborieuse, et oblige la présence manifeste de Robert Gottshak en Deus Ex Machina.

Au final, je dirai que des quatre romans que j’ai lu de [author:Brunner] , c’est le plus faible.