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Lois McMaster Bujold: The curse of Chalion (2002, HarperTorch) 4 stars

A man broken in body and spirit, Cazaril has returned to the noble household he …

Review of 'The curse of Chalion' on 'Goodreads'

3 stars

Ce roman nous raconte les aventures de Cazaril, ancien commandant devenu presque accidentellement le précepteur et secrétaire de l’héritière du trône, et qui va devoir donner de sa personne pour la survie du royaume. Il s’agit, dans la production usuelle de Fantasy, d’un roman plutôt atypique. En effet, le héros n’est ni un jeune prince cherchant l’aventure, ni un guerrier conquérant le monde grâce à son habileté proverbiale au combat, mais un vieux précepteur ayant déja souffert de bien des infortunes de l’existence. Par ailleurs, il n’existe dans ce roman que très peu de magie, et souvent assez dangereuse. Enfin, si une prophétie est mentionnée, elle est bien trop difficle à comprendre pour le commun des mortels (contrairement à d’autres qui sont d’une clarté révélatrice). Bref, de nombreux points désormais traditionnels sont absents. Pourtant, essentiellement grâce aux compétences d’écrivain de l’auteur, j’ai dévoré ce bouquin en deux jours. Car pour le coup, toutes les recettes du page-turner sont mises en oeuvre : très peu de temps morts, une écriture accrocheuse, bref, on ne s’ennuie pas.
Cependant, comme à chaque fois que ce genre de recette est utilisé, la lecture donne après coup une impression de creux : tout ça pour ça. C’est d’autant plus dommage que le thème choisi est intéressant.
En effet, très peu de romans choisissent de s’intéressert à ces éminences grises, préférant la facilité de la vie du chef incontesté. ici, notre héros louvoie, bien aidé par quelques miracles, dans une cour qui lui en veut manifestement. C’est d’autant plus intéressant que les subtilités des intrigues ne le sont pas tant que ça, et qu’on peut donc facilement voir arriver les embrouilles (même si certaines sont assez surprenantes). Un autre point m’a accroché l’esprit dans ce roman, c’est la prétendue sainteté de Cazaril. En effet, il m’a fallu attendre presque la fin pour constater qu’effectivement, cette sainteté était autre chose qu’une hallucination. Et je me demande même si, dans l’intérêt du récit et de sa progression dramatique, il n’aurait pas mieux valu que tout ça ne soit qu’un rêve (ou un cauchemar). D’un autre côté, il n’y aurait pas eu de happy end, et, sans que ce soit impossible, j’imagine que c’est un peu trop dur pour l’auteur. L’un dans l’autre, sans être un pur chef d’oeuvre, il s’agit là d’un roman assez agréable et atypique. Suffisement, en tout cas, pour que j’aie été bien content de le dévorer.