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Iain M. Banks: Une Forme De Guerre (Paperback, French language, 2003, Livre de Poche) 4 stars

Consider Phlebas, first published in 1987, is a space opera novel by Scottish writer Iain …

Review of 'Une Forme De Guerre' on 'Goodreads'

4 stars

Curieusement, si j'avais ce livre chez moi depuis au moins une dizaine d'années, je ne l'avais en fait jamais lu. Bizarre ...
La guerre idirane traverse toute l'oeuvre sur la Culture de Iain M Banks.
Et ce roman en illustre un aspect ... méconnu. Un mental de la culture se retrouve, à la suite d'un combat particulièrement périlleux, isolé au fond d'une planète servant de mémorial apocalyptiqe à une créature transcendée.
Et les membres de la culture, comme d'ailleurs leurs ennemis idirans, veulent le récupérer pour en extraire les informations utiles. La culture envoie un membre de Circonstances Spéciales, et les idirans envoient un métamorphe. C'est autour de ce métamorphe, ennemi personnel de la Culture dans son ensemble, que ce récit se concentre. On le voit donc voyager jusqu'à ce mémorial, tenter de récupérer le mental pour les idirans, ...
En chemin, il faut bien dire qu'il assiste à pas mal de destructions : des vaisseaux idirans ou de la Culture, une Orbitale (vous savez, ces planètes reconstituées en forme d'immense roue), une secte apocalyptique dont il sera l'apocalypse, des trains, des bateaux géants, et bien entendu des gens. Beaucoup de personnages de ce roman meurent, il faut bien le reconnaître.
C'est sans doute ce qui lui vaut son titre original, "Consider Phlebas", tiré d'un poème anglais, qui est l'essence même d'une peinture de vanité traduite en poésie. Et, évidement, à son tour, ce roman est une vanité : il construit des choses toutes plus grandes, plus belles et plus spectaculaires les unes que les autres, pour les détruire toutes, de façon systématique. On peut le dire, c'est un roman parfaitement pessimiste dans son déroulement. Pessimiste également dans ses personnages : le métaporphe, par exemple, me semble agir comme tous ces "agents spéciaux" d'une façon parfaitement robotique et déshumanisée, même si il peut parfois faire preuve de compassion, ou questionner ses alliés sur leurs motivations.
Même le décor est totallement pessimiste : la planète sur laquelle se finit l'action est un mausolée à la gloire d'une race anéantie par la guerre, que les combattants vont visiter dans une guerre encore plus immense, mortelle, déprimante, et dangereuse que celle pour laquelle ce mausolée a été construit.
Y a-t-il quelque chose au-dela de ce pessimisme ? Non. Rien.
Et c'est ce qui fait la force, et j'ose même dire la beauté de cette oeuvre; elle n'a qu'un message : la vie est futile, seule la mort gagne. En ce sens, ça n'est évidement pas un roman à lire un soir de déprime.
En revanche, c'est, comme tous les romans de Banks, une oeuvre d'une profondeur, d'une force, absolument poignantes.
En ce sens, c'est une lecture très hautement recommandée.
En plus, comme il n'y a pas trop de mentaux, c'est sans doute une façon "douce" de pénétrer l'univers de la Culture.