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Ben Aaronovitch: Magie noire à Soho (French language, J'ai Lu) 4 stars

The second novel in Aaronovitch's Peter Grant series takes the police constable cum apprentice magician …

Review of 'Magie noire à Soho' on 'Goodreads'

3 stars

Retrouver des intrigues faciles, ça fait plaisir. Surtout quand on devine, sous la simplicité d'une enquête policière correctement décrite, un univers complexe.
Bref, notre agent policier du surnaturel va cette fois plonger dans les caves de jazz de Soho, à la recherche de créatures mystérieuses provoquant des morts aussi simples qu'inexplicables. Et évidement, il sera question de magie. Mais surtout, surtout, il sera question de normalisation du surnaturel.
En effet, l'une des grandes qualités de cette série est que, bien que les enquêtes traitent de surnaturel, elles sont avant tout des enquêtes policières modernes. Il est donc question de travail opiniâtre, de liste de relations incroyablement longues à contrôler et, globalement, plus question d'y passer le temps que d'avoir des fulgurances intellectuelles.
Franchement, j'apprécie ces histoires.
D'abord parce que le personnage principal a une vie privée aussi riche que bien rendue. Entre ses parents, ses amis, ses copines éventuelles, il se retrouve rarement en situation d'être ennuyeux. Et en plus, il fait preuve de certaines défauts qui sont assez sympathiques : parfois, les évidences ne lui sautent pas vraiment à la figure. Et si, la plupart du temps, je trouve pénible d'en savoir plus que les personnages de l'intrigue, ici, j'ai trouvé plutôt sympathique d'avoir un temps d'avance qui me permette de mieux savourer ses péripéties.
Ensuite parce que, sans avoir de volonté de changer le monde, ces histoires le décrivent avec beaucoup de finesse. A ce sujet, certains reprochent à [a:Iain M Banks|5807106|Iain M. Banks|https://images.gr-assets.com/authors/1352410520p2/5807106.jpg] de passer beaucoup de pages sur les cheveux de ses personnages. Ici, l'auteur passe quand même énormément de temps (trop, peut-être, même) à décrire l'habitat londonien. J'ai ainsi découvert tous les styles locaux, du néo-élizabethain au .. je ne sais même plus quoi. A cet excès de précision architectural près, Londres et peint dans toute sa diversité.
Bref, c'est distrayant dans le meilleur sens du terme. Finalement, le seul reproche, c'est sans doute l'absence d'ambition de l'oeuvre. Je veux dire par là que c'est distrayant, amusant, intéressant, mais ça ne va pas plus loin. A moins peut-être que la critique délicate de l'arrière-fond raciste de la police britannique me passe à côté.
En tout cas, c'est distrayant, c'est bien fait, et c'est déjà beaucoup.