Dans ce troisième tome des fantastiques aventures de Locke Lamora, on retrouve notre voleur d'exception aux prises avec ... une élection. Ca tombe bien, en cette période électorale. Bref ...
Il y a donc une élection au pays des mages, et Locke doit faire gagner une des deux factions. L'opposition est tenue par une vieille connaissance qu'on voit en couverture. Et comme Locke n'est pas vraiment honnête, et que la règle du jeu est ouverte, tous les coups sont permis, et certains seront assez spectaculairement tordus ... et amusants.
Dans les autres épisodes, il y avait certains flashbacks, qui illustraient générallement avec finesse certains aspects de l'histoire. Dans ce tome, il n'y a qu'un seul flashback, qui alternera tout le long du roman avec la trame principale. Il s'agit, d'une façon assez intéressante, de leur carrière d'acteur, qui ne dura qu'une seule représentation - évidement réussie.
Du coup, on se retrouve avec deux trames temporelles qui partagent les personnages principaux, et qui permettent de ne mettre en regard leurs relations initiales et leurs relations actuelles. C'est un dispositif assez typique, mais je dois dire que l'art de l'auteur est précisément d'utiliser ces deux trames pour mettre en place un suspense, un dynamisme qui rend la lecture de ce roman assez épais.
En plus, comme d'habitude, Locke et Jean ne peuvent pas laisser passer deux pages sans faire quelque chose. Et si j'ai déjà dit que Locke me rappelait Miles Vorkosigan, c'est encore plus présent dans ce tome, puisqu'il y a des relations amoureuses (ce qui manquait à Locke dans les tomes précédents) dans lesquelles son côté effervescent fout tout par terre d'une manière plaisante, justement grâce au contraste avec l'intrigue politique dans laquelle il arrive à se dépêtrer de situations en apparence insolubles avec un talent certain.
Cela dit, et c'est à mon avis l'inconvénient majeur de ce roman, l'intrigue politique est survolée, puiusque Locke n'est ni un candidat, ni même un conseiller, mais plutôt un soutien rendant coup sur coup aux mauvais coups des adversaires. J'aurais aimé un peu plus d'implication politique, puisque cet aspect du roman reste sans ça uniquement une espèce de décor assez encombrant (en nombre de pages) mais dont l'intérêt est au final assez faible.
Un autre point gênant, et c'est peut-être le dernier à mon avis, tient dans la conclusion où les mages, d'un coup, décident de faire tout un tas de trucs qui ne devraient pas forcément nous être révélés, sauf si l'auteur souhaite nous pousser àà acheter le tome suivant ... Je le ferais, mais c'est sacrément dommage.
Il y a donc quelques défauts, mais ça reste malgré ça une oeuvre tout à fait lisible. Et comme je l'ai déja dit, le flashback mettant nos voleurs dans la peau d'acteurs est assez réjouissant. Autrement dit, c'est quand même une lecture qui vaut le coup.