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Alastair Reynolds: Les Enfants de Poséidon, T1 (Paperback, 2016, BRAGELONNE) 4 stars

Review of 'Les Enfants de Poséidon, T1' on 'Goodreads'

4 stars

Je suis très positivement surpris par ce roman.
On y suit les pas de jeunes gens issus d'une très riche et très nombreuse famille qui vont devoir, sous la pression de leurs cousins, partir pour un voyage qui les enverra sur la Lune, puis ... plus loin.
Plusieurs choses m'ont agréablement surpris dans cette oeuvre.
Je gardais de l'auteur un souvenir assez ... froid, celui de quelqu'un qui ne s'intéressait pas énormément aux personnages, pas beaucoup plus à l'intrigue, mais énormément à la dimension anticipative de la SF. Ca donnait de la hard-science, certes, mais assez austère. Or dans ce roman, beaucoup de choses ont changé.
A commencer par les personnages. En effet, Geoffrey et Sunday, la paire de personnages principaux, ont à mon avis une densité supérieure. Ils sont encore plutôt introvertis (de mon point de vue) mais ont gagné en chair par plusieurs aspects : leurs erreurs, qui sont des erreurs vraiment humaines, leurs aspirations, le fait qu'au début du roman ils se voient comme des parias, essentiellement parce que leur famille les voit comme tel, et enfin leur adaptabilité. De la même manière, certains personnages acquièrent en peu de pages une densité assez exemplaire (comme le chauffeur de taxi martien ou les gardiens de zoo). Tout ça est très chouette, parce qu'en donnant de la chair au récit, l'auteur ajoute en émotion.
De la même manière, ses descriptions ont nettement gagné en humanité. Et, même si je veux bien reconnaître un certain faible pour l'Afrique, la maison familiale et la savane environnante ont réellement un air de réel qui est assez plaisant. A contrario, certains éléments de cette histoire, l'évolvarium en particulier, sont d'une folie typique de l'auteur, mais expliqué avec suffisament de clarté pour être en un certain sens crédible. Et ce n'est rien face à l'émerveillement qui m'a saisi à plusieurs reprises, comme par exemple lors des phases de télépathie (pardon, de transfert d'impulsion neurale) ou devant certains éléments (le coeur de lion, par exemple) qui sont d'authentiques merveilles virtuelles.
Et enfin, l'intrigue, pour simpliste qu'elle soit avec sa course au trésor façon Mc Guffin, n'en reste pas moins parfaitement lisible, grâce au nombre raisonnablement restreint de personnage, et à l'absence totale de toute tentative de flashback.
Alors que pourtant, et c'est peut-être là le plus mauvais côté de cette histoire, l'auteur tente de nous raconter la vie d'Eunice, astronaute de la fin du XXIème siècle à travers ses petits-enfants, qui sont littéralement télécommandés par des énigmes qu'elle disperse à leur attention dans le système solaire. Ce côté télécommandé m'a par moments un peu gêné. Mais pas de façon significative.
En tout cas pas suffisamment pour m’empêcher d'acheter le second tome ...