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Ben Aaronovitch, Benoît Domis: L'Arbre des pendus (Paperback, 2020, J'AI LU) 4 stars

Review of "L'Arbre des pendus" on 'Goodreads'

4 stars

Dans ce sixième tome (déja ?) on retrouve Peter Grant enquêtant sur une sombre histoire de trafic de drogue, qui va le mener sur les traces du mage sans visage (le Grand Méchant de cette série).
J'aime beaucoup cette série, en fait. D'abord parce que Peter, qui nous raconte l'ensemble de l'histoire à la première personne, est un personnage éminemment attachant. Il a un côté geek sympathique, une volonté évidente de bien faire et de creuser les mystères qui l'entourent qui me parle profondément, et enfin un humour acerbe vraiment chouette. Qui plus est, il est entouré d'une galerie de personnages variés et tous intéressants. Plus exactement, l'auteur arrive à donner à chacun de ces personnages une existence remarquable, qui aide évidement le lecteur à s'attacher à tous ces policiers, même ceux dont on pourrait penser à priori que ce ne sont pas vraiment des lumières. C'est vraiment bien fait.
Comme d'ailleurs est bien construite toute la technique littéraire. Parce que malgré une construction d'une simplicité confinant à l'austérité (une ligne narrative temporellement continue), l'auteur arrive à tenir le lecteur en haleine du début à la fin. Et c'est tout ce qu'on demande d'une enquête policière, non ? D'ailleurs, au sujet de la police, je trouve remarquable la qualité de la description qu'offre l'auteur de la police londonienne : tout y passe, de l'usage - ou pas - de moyens blindés dans la prise d'assaut d'une tour (à la Die Hard) aux briefings pré-interrogatoires, on a vraiment l'impression de découvrir les rouages d'une enquête. Je vais peut-être vous sembler ingénu, mais je ne lis pas de romans policiers, et du coup cette vision des procédures, des concepts et de la doctrine du maintien de l'ordre britannique me paraît presque aussi intéressant que la chasse au mage sans visage.
Parce qu'il y a malgré tout un côté fantastique franchement présent, pas avec du grand guignol et des dragons, mais plus avec une teinte fantastique : on voit la ville de Londres par les yeux des dieux des rivières, des faunes, des demi-elfes et autres créatures interlopes, et cette vision un peu décalée est bien agréable, surtout dans une ville aussi utilisée dans la littérature de l'imaginaire que Londres.
Il y a d'ailleurs, et je trouve que c'est à noter dans une oeuvre de ce type, une vraie volonté de nous montrer une ville de Londres multi-culturelle : Peter est d'origine caribéenne, sa coéquipière Guzzeel est musulmane traditionnelle à foulard (et ça ne dérange personne, ce que je trouve bien), et il y a encore d'autres origines, d'autres cultures qui viennent discrètement irriguer ce mélange. J'aime beaucoup.
En fait, j'aime beaucoup tout le roman, toute la série, et je me dois de vous en recommander la lecture avant qu'une chaîne de télé vienne en saccager le contenu avec une adaptation qui sera forcément simplificatrice. Souvenez-vous du trône de fer ...