Rosewater

À Rosewater, dans un Nigeria futuriste, nous nous attachons au pas de Kaaro, un dénicheur capable de retrouver vos objets les plus précieux, et de les voler. Mais à Rosewater il y a aussi un dôme extraterrestre qui n'est pas sans rapport avec les capacités de Kaaro. Dans ce roman, on va alterner entre le présent de Kaaro, et ce qui l'a amené à ce présent c'est-à-dire son enfance, ses premiers pas de voleur, ses transformations successives.
Ce roman me plonge dans un état tout à fait curieux. Je le trouve extrêmement bien fait, mettant en scène un personnage loin d'être sympathique mis dans une situation qui va le forcer à bien se comporter. C'est en quelque sorte le contraire des personnages de Terry Pratchett qui choisissent de faire le bien très volontairement. Et en un sens, je regrette ce choix de l'auteur qui laisse à penser le bien et le mal sont des choix équivalent. Parce que si le personnage principal est mis face à ce dilemme, c'est parce que toute la structure politique à laquelle il appartient est aussi amorale que lui. Ça ne devrait me surprendre ni me décevoir mais c'est pourtant le cas.
Et c'est dommage, parce que ce décor nigérian est particulièrement stylé : les villes grouillent de monde, on a l'impression de réellement parcourir chacune des rues décrit par l'auteur. Et de la même manière, les personnages ont une corporalité que je trouve exemplaire que ce soit le personnage principal, les différents seconds rôles, et même les passants dans la rue, ont une forme de vie qui est très plaisante.
Par ailleurs, ce dôme extraterrestre et tout ce qu'il implique en terme de mutation de l'écosystème terrestre et très bien documenté et ajoute un authentique sentiment d'étrangeté.
Je regrette toutefois que, cédant à une mode désormais trop courante, ce roman ne soit que la première partie d'une trilogie.