Certains individus s'endorment en rêvant d'explosions tapageuses et d'anarchisme triomphant. Pour faire gagner leurs idées, ils sont prêts à tous les excès. C'est un de ces spécimens que le jeune et fringant Syme croise un jour en train de pérorer dans un parc de Londres. Soucieux de lui porter la contradiction, il en vient à croiser le fer intellectuel avec cet orateur à la crinière rouge comme les incendies qu'il espère allumer dans les cœurs, puis à susciter sa colère. Quelle n'est pas sa surprise quand l'anarchiste piqué au vif, le convie, après lui avoir fait jurer le secret, à une assemblée de conspirateurs dont les têtes pensantes portent les noms des jours de la semaine. D'autant que, ce soir-là, il faut élire le nouveau Jeudi… Avec ce premier acte d'une comédie insensée qui, à brides abattues, va faire bondir le lecteur de rebondissements en retournements, Chesterton se lance dans …
Certains individus s'endorment en rêvant d'explosions tapageuses et d'anarchisme triomphant. Pour faire gagner leurs idées, ils sont prêts à tous les excès.
C'est un de ces spécimens que le jeune et fringant Syme croise un jour en train de pérorer dans un parc de Londres. Soucieux de lui porter la contradiction, il en vient à croiser le fer intellectuel avec cet orateur à la crinière rouge comme les incendies qu'il espère allumer dans les cœurs, puis à susciter sa colère. Quelle n'est pas sa surprise quand l'anarchiste piqué au vif, le convie, après lui avoir fait jurer le secret, à une assemblée de conspirateurs dont les têtes pensantes portent les noms des jours de la semaine. D'autant que, ce soir-là, il faut élire le nouveau Jeudi…
Avec ce premier acte d'une comédie insensée qui, à brides abattues, va faire bondir le lecteur de rebondissements en retournements, Chesterton se lance dans un de ces « thrillers métaphysiques » qui ont fait sa gloire et lui ont valu l'admiration éperdue d'un Borges. À la charnière entre Lewis Carroll et Franz Kafka, il ose tout, composant un vaudeville aventureux qui mêle l'humour à la philosophie, le fantasque au politique, écrivant surtout une des œuvres les plus singulières de la littérature anglaise.
La voici dans une traduction dont le plus grand mérite n'est pas seulement d'offrir, enfin, une version complète de cet opus majeur.
A very strange tale that turns from a crime story to a farce to an expressionist play to a Christian-philosophical treatise. It somehow manages to stay perfectly coherent throughout, with the unbelievable end scene a quite logical last step in a sequence of ever more outrageous scenes. Still, it leaves a somewhat sad feeling to see the fun and whimsy of the first half be pushed aside by the more serious and self-important realisations of the second, and the final impression is of a lecture received after setting out for a light distraction.