Nicolas Delsaux reviewed La cité des livres qui rêvent by Walter Moers
Review of 'La cité des livres qui rêvent' on 'Goodreads'
1 star
En préalable, je tiens à dire que ce livre m’a été recommandé par ma bibliothèque, sur la foi d’une précédente lectrice qui leur a dit "c’est le meilleure de science-fiction que j’ai lu depuis des années". Bon, c’est très flatteur, mais est-ce aussi mon avis ? Suspense …
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt bouquins. Ce roman raconte les aventures d’un jeune dragon poète, qui s’en va à la capitale des livres de son pays, histoire d’y puiser l’inspiration et, accessoirement, de retrouver l’auteur dd’une nouvelle qui l’a marqué. Bien sûr, une fois sur place, il y trouvera des livres, mais aussi, et surtout, l’aventure.
Il y a plusieurs choses marquantes à propos de ce roman. D’abord, le récit initiatique de ce jeune garçon campagnard (pardon, dragon venant de sa citadelle, mais la métaphore est transparente) me rappelle, par son langage un peu daté, son écriture à la première …
En préalable, je tiens à dire que ce livre m’a été recommandé par ma bibliothèque, sur la foi d’une précédente lectrice qui leur a dit "c’est le meilleure de science-fiction que j’ai lu depuis des années". Bon, c’est très flatteur, mais est-ce aussi mon avis ? Suspense …
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt bouquins. Ce roman raconte les aventures d’un jeune dragon poète, qui s’en va à la capitale des livres de son pays, histoire d’y puiser l’inspiration et, accessoirement, de retrouver l’auteur dd’une nouvelle qui l’a marqué. Bien sûr, une fois sur place, il y trouvera des livres, mais aussi, et surtout, l’aventure.
Il y a plusieurs choses marquantes à propos de ce roman. D’abord, le récit initiatique de ce jeune garçon campagnard (pardon, dragon venant de sa citadelle, mais la métaphore est transparente) me rappelle, par son langage un peu daté, son écriture à la première personne, ce bon vieux [b:Flatland|433567|Flatland A Romance of Many Dimensions (Thrift)|Edwin A. Abbott|http://photo.goodreads.com/books/1174725100s/433567.jpg|4243538]. On y retrouve la même découverte d’un monde étrange et de ses rites, la même "naïveté", je pourrais aussi dire méconnaissance, des codes de l’écriture SF moderne, et la même prétention : "regardez les mecs, j’écris de la Sf, J’ECRIS DE LA SF". Ca donne un truc plutôt indigeste, bouffi de lui-même et plutôt lourd dans sa volonté de faire découvrir des trucs originaux. Pour tempérer ce premier point, il faut constater que, bien que ce ne soit écrit nulle part, c’est plutôt un roman jeunesse qu’un roman adulte (ce que m’a clairement dit ma bibliothécaire), et ça se sent au moins autant que dans [b:Harry Potter|3|Harry Potter and the Sorcerer's Stone (Book 1)|J.K. Rowling|http://ecx.images-amazon.com/images/I/51VC8RPZA2L.SL75.jpg|4640799]. Un autre aspect du roman, qui est à mon avis celui qui a fait dire à cette autre lectrice que c’était un chef d’oeuvre, c’est le thème choisi. Ce thème, c’est la littérature et l’objet livresque. En effet, dans ce bouquin, on suit ce héros poète dans une ville où la plus grande richesse est une bibliothèque remplie d’ouvrages précieux, et où les strates de l’histoire de la cité sont visibles grâce aux styles des romans visibles dans les étagères des catacombes (qui servent aussi de réserve aux bouquinistes de la surface). On apprend ainsi en s’amusant pas mal de choses sur les figures de style et leurs excès dans la culture zamorienne. Bref, c’est un bon thème, assez peu traité et permettant quelques belles histoires, comme cette histoire de vin de la comète. D’un autre côté, un thème, même bon, peut être gâché par des fautes d’écriture assez flagrantes, comme par exemple le conseil d’appeler un psychiatre dans un bouquin clairement fantasy, quoique difficilement datable. On pourrait aussi citer … je sais pas moi, les orbites des planètes, les microscopes, que sais-je encore …
Pour en arriver enfin à l’histoire, elle est intéressante, mais sûrement pas inoubliable. Et, surtout, elle est largement délayée et aurait pu se résoudre sans problème, et en gardant la plupart des éléments clés (comme ce très intéressant "Roi des ombres"), en environ 200 pages. Et je peux vous dire que les pages de trop, on les sent bien, surtout dans ce grand format qui pèse largement son poids.
Tout ça pour dire quoi ? Tout ça pour dire que c’aurait pu être une bonne histoire, mais qu’elle a été littéralement foutue en l’air à cause des maladresses d’un auteur qui a dû se laisser emporter. Du reste, je m’en vais de ce pas remettre à jour ma liste des meilleurs bouquins de SF pour les amener à ma bibliothèque.